Guy Berlin

L’autodiagnostic et l'accompagnement naturel - Quelles conséquences ?


La parution de quelques livres fondateurs sur les propriétés de huiles essentielles (voir article « d’où viennent les huiles essentielles ») a permis l’émergence de praticien(e)s en aromathérapie de plus en plus nombreux, aboutissant à un développement croissant de protocoles d’accompagnement dans le domaine du bien-être. On ne compte plus les sites internet et les livres de vulgarisation sur ce sujet, avec le désir compréhensible des auteurs de faire partager une partie de leur savoir au grand public.

L’idée générale était de permettre à tout-un-chacun d’accompagner ses troubles apparents par des procédés naturels. Après tout, l’humanité s’est soignée pendant des millénaires à l’aide de son environnement naturel, avant que les progrès de la chimie et la physiologie du XIXème marquent une étape nouvelle avec l’isolement de certains principes actifs : la morphine à partir de l’opium, l’acide acétylsalicylique (aspirine) à partie de l’écorce de saule, etc…

Bien sûr, l’aromathérapie n’est pas le seul domaine dans lequel une profusion de livres et médias a permis au grand public de se familiariser avec des techniques naturelles d’accompagnements de bien-être. On pourrait citer, entre autres, l'alimentation (et ses régimes), la phytothérapie, etc... De façon générale, la naturopathie a donné lieu à beaucoup d'ouvrages de vulgarisation.

1) L’autodiagnostic - avantages et inconvénients

Ces mises à disposition de solutions de bien-être prêtes à l’emploi sont très essentiellement basées sur la caractérisation de symptômes, amenant chacun d’entre nous à établir un autodiagnostic de nos difficultés.

C’est l’avantage et l’inconvénient de mettre à disposition du grand public des ouvrages développant des outils de bien-être naturels lui permettant de s’accompagner seul face à ses troubles :

En positif :

  • la personne dispose d’un certain nombre de « formules », en phytothérapie/aromathérapie naturelles, compléments alimentaires, etc...Cela peut permettre de régler par elle-même ses difficultés, ce qui est un très grand avantage du point de vue de son autonomie et de sa prise de décision pour des symptômes apparemment « simples » : si l’on parle d’anxiété, de stress, de piqures de moustiques, de bleus, de cellulite, de mal à la gorge, de blessures bénignes, de nez bouché, de douleurs musculaires, etc, l’autodiagnostic et l’accompagnement qui s’ensuivent peuvent être tout-à-fait corrects et suffisants dans un premier temps.

A réfléchir :

  • la personne peut s’auto-diagnostiquer à tort en ne se basant que sur les symptômes. Par exemple, des maux de ventre peuvent cacher des dysbioses et des perméabilités intestinales (et donc des intolérances alimentaires), et par là, des maladies auto-immunes, du stress aigüe ou chronique, etc…

En cas de symptômes répétitifs et chroniques, ou aggravant l’état de santé, l’autodiagnostic se révèle insuffisant et la consultation d’un médecin s’impose bien entendu dans ces circonstances.

Mais, en complément, la consultation d’un naturopathe ne s’attardant pas sur les seuls symptômes peut également être un atout.

 

2) C’est quoi un naturopathe ?

L’OMS définit la naturopathie comme « un ensemble de méthodes de soins visant à renforcer les défenses de l'organisme par des moyens considérés comme naturels et biologiques ».

Pour y parvenir, que fait, entre autres, un naturopathe ?

  • Il appréhende l’être humain dans sa totalité bio-physique, énergétique, psychique, environnementale et sociale par une approche systémique. C’est ce qu’on appelle l’approche holistique.
  • Il cherche la cause originelle, en investiguant ce qui pourrait causer les troubles au-delà des symptômes lors d’un « bilan de vitalité ». Le maître mot  pour chaque naturopathe est : rechercher la cause de la cause de la cause. On ne parle pas ici de diagnostic (que les naturopathes n'ont pas le droit poser), mais de compréhension de la personne dans son ensemble.

 

Une fois ce « bilan de vitalité » établi, le naturopathe va utiliser les outils à sa disposition pour accompagner au mieux son client dans ses troubles, en complément de ses traitements allopathiques :

  • Les 3 outils fondamentaux : l'alimentation ou hygiène nutritionnelle, la psychologie et les techniques psycho-émotionnelles, les activités physiques,
  • Les 7 outils complémentaires (deux ou trois réellement maitrisés par les naturopathes, selon leurs inclinaisons personnelles) : l’aromathérapie/phytothérapie/gemmothérapie, les techniques manuelles de massage, les techniques réflexes, les techniques respiratoires, l'hydrologie, les techniques énergétiques, les techniques vibratoires.

 

3) Qu’est-ce que cela signifie en termes d’accompagnement ?

On comprend à travers ces objectifs brièvement résumés, que la seule prise en compte des symptômes risque de ne pas être satisfaisante pour un accompagnement de qualité.

Par exemple, en cas de mal à la tête, il peut ne pas suffire d’avaler du paracétamol  (ou de masser son front avec 1 goutte d'huile essentielle de Menthe poivrée) pour le faire passer. Les causes peuvent être nombreuses : problème dentaire, manque de sommeil, infection ORL, stress et anxiété, troubles de la vision non détectés ni corrigés, certains médicaments, hypertension artérielle, fluctuations hormonales, migraine, hémorragie méningée, méningite ou rupture d'anévrisme vasculaire, maladies auto-immunes, etc…

En cas de persistance des symptômes, l'autodiagnostic ne suffit plus.

3.1) Le médecin en première intention

Un médecin doit bien entendu être consulté en première intention. La difficulté souvent rencontrée est le peu de temps dont il dispose pour analyser autre chose que les seuls symptômes. En général les patients se succèdent toutes les 15 mn. Et quand bien même, les recommandations de la Sécurité Sociale sont assez strictes en termes de prescription d'analyses/examens complémentaires, avec pour résultat un errement des patients de médecins en médecins dès que les pathologies sont complexes. Ce n'est pas un problème de compétence mais de temps et d'argent dévolu à l'analyse d'un problème.

 

3.2) Le naturopathe en complément

C’est là qu’apparait l'intérêt de faire appel à un naturopathe aromatologue en complément des consultations médicales classiques. Non seulement il cherchera la cause de la cause de la cause au-delà des symptômes, mais il proposera des conseils en alimentation et hygiène de vie, complétés par des propositions d’accompagnement en huiles essentielles adaptées, en fonction de leurs propriétés reconnues, tout en n'intervenant pas sur les prescriptions allopathiques. En effet, les huiles essentielles, bien dosées et utilisées, ont rarement les effets secondaires tels que ceux innombrables des médicaments de synthèse (voir l'article "L’antibiorésistance et les huiles essentielles" )

 

Dit autrement, tant que les symptômes paraissent bénins, l’appel aux livres et sites internet traitant de l’aromathérapie constitue une solution tout-à-fait interessante et efficace.

 

Mais, lorsque les personnes font face à des douleurs chroniques, à des maladies sans solutions allopathiques viables ou existantes, à des atteintes neurologiques sans réels remèdes à long terme, alors la consultation d’un expert en aromathérapie est une option qu’il faut sérieusement envisager en complément des traitements médicaux classiques.

 

Dans certains cas les conseils peuvent se révéler insuffisants. Nos organismes ne réagissent pas tous de la même façon, et la naturopathie ne dispose pas toujours de propositions naturelles adéquates. La médecine n’est pas une science exacte, la naturopathie non plus.

Mais dans bien des situations, les conseils proposés par un praticien en aromathérapie constituent une véritable bouée de sauvetage pour la personne concernée, apportant une amélioration sensible à ses ressentis.

Certains médecins acceptent de travailler de concert avec des naturopathes. C'est ce que l'on appelle la "médecine intégrative". Ces cas sont encore peu nombreux, mais souvent très efficaces. Serait-ce l'avenir de notre santé ?

© Guy Berlin - Aromatologue


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